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Nathalie MARIN du syndicat CGT des cheminots du Var a pris la parole jeudi 17 juin devant la gare de Toulon : Nous sommes rassemblés et en grève aujourd’hui pour interpeller la SNCF et alerter la population sur les sujets qui préoccupent les cheminots : l’ouverture à la concurrence annonce une baisse de la sécurité et une hausse des tarifs, malheureusement les exemples européens ne manquent pas !
Deux rassemblements pour interpeller nos directions et élus se tiennent actuellement à Marseille et Nice.
Peu de train et pas de bus pour s’y rendre, les cheminots toulonnais préfèrent laisser le peu de places disponibles dans les trains aux usagers
devant aller travailler ou passer leurs examens. Mais nous voulions exprimer dans l’unité notre désaccord sur la politique actuelle de réduction des effectifs et sur les réorganisations qui détruisent le bassin d’emploi toulonnais!
Les cheminots sont fatigués car ils travaillent à flux tendu avec des postes non tenus et figés tout au long de l’année. Les congés sont régulièrement refusés et s’ils sont accordés c’est inévitablement des postes non tenus! Un casse tête pour les commandes du personnel et les horaires d’ouverture des guichets!
Pas d’augmentation des salaires depuis 7 ans et des notations de plus en plus rares et opaques.
Les cheminots sont en colère face à cette non reconnaissance de leur professionnalisme et de leur engagement pour un Service Public de qualité!
Suite aux orientations des Autorités Organisatrices (l’Etat pour TGV et la Région pour TER), le bassin d’emploi toulonnais a été disloqué ces dernières années, avec la suppression du centre Relation Client à Distance c’est 25 emplois en moins, la suppression de l’autotrain, la réorganisation de TER aconduit à une diminution de 50% de l’effectif et continue les dégâts pour octobre avec la fermeture des guichets des petites gares du Var et encore moins d’agents en gare, la fermeture de la résidence Voyages des ASCT (- 27 emplois locaux), le non remplacement des départs en retraite et des mutations, la fusion Infrapole/Infralog, la fermeture du cabinet médical, une diminution des assistantes sociales et de la présence de la Suge, pourtant indispensables.
Les agents ont été divisés en sociétés différentes avec des directions différentes et localisées à Marseille et Nice. Pourtant la situation varoise
entre les 2 métropoles est stratégique pour la régularité, l’information et le bon fonctionnement du réseau ferroviaire régional. Les cheminots se sentent abandonnés par leur direction, voir « vendus » aux filiales, qui leur offrent comme perspectives le gel des salaires, la baisse des conditions de travail, un licenciement si refus du transfert par l’agent.
A l’Equipement, la suppression des brigades locales entraine un recours massif à la sous traitance et la perte des compétences. La privatisation de certains réseaux comme la LGV Atlantique, exploitée par une filiale de Vinci et Bouygues a entrainé une envolée des tarifs pour les voyageurs. Le péage des sillons est tellement élevé qu’il est impossible de rentabiliser la ligne, évidemment leurs pertes sont compensées par nos impôts, car rappelons l’histoire: la SNCF a été créée suite à la faillite des compagnies privées, car le ferroviaire demande des investissements importants notamment pour l’entretien et la mise aux normes du réseau.
Contrairement à l’entreprise publique, un opérateur privé cherche une rentabilité financière la plus importante possible. Pour ce faire, il supprime de l’emploi, dégrade les conditions de travail et les conditions sociales des salariés restants, impose la polyvalence et réduit les budgets consacrés à la formation professionnelle des personnels. Il économise sur la maintenance des infrastructures et des trains, il ferme des guichets, voire des gares, si le chiffre d’affaires n’est pas à la hauteur de son appétit financier. Nous vivons dans notre région les prémices de cette privatisation voulue par les élus actuels et relayée avec zèle par notre Direction Régionale TER mais elle ne fait qu’engendrer de la colère parmi les usagers et les cheminots.
NON, la solution n’est pas l’ouverture à la concurrence!
Nous, cheminots, dénonçons la désertification de notre département voulue par la Région, malgré des effets médiatiques avant la campagne électorale, coûteux pour le contribuable.
STOP aux suppressions d’emplois cheminots que l’on retrouve finalement sous la forme de contrats intérimaires!
STOP aux réorganisations qui mettent à mal le Service Public!
Renforçons la présence des cheminots en gare et sur tous les chantiers. Par exemple, l’indispensable développement du triage à la Seyne sur Mer en lien avec le port de Brégaillon pour du fret ou des possibilités de remisage des rames, la réouverture de la ligne Carnoules/Gardanne, la desserte du golfe de St Tropez ou encore aux Arcs avec la possible desserte de la zone industrielle des Bréguières et la ligne voyageurs jusqu’à Draguignan.
Nous avons besoin d’un service public ferroviaire de qualité car notre région est saturée et polluée par les déplacements aériens et routiers alors que des alternatives sont possibles.
Les conseillers régionaux ont une responsabilité importante sur l’attribution de l’exploitation des lignes. Les orientations de demain dépendent donc du choix que nous faisons dans les urnes. Les régions sont les autorités organisatrices de transports pour le TER. C’est à dire responsables et décisionnaires de l’organisation et du financement du transport ferroviaire régional. Des conventions sont signées, elles fixent les rôles et missions de chacun, notamment sur les dessertes, le nombre de trains, la qualité de service, la tarification et la présence humaine en gares et dans les trains.
Ces dernières années, une véritable offensive idéologique a été menée contre les services publics et leurs agents, afin d’opposer les salariés du
public et ceux du privé. A ce jour, le seul résultat, c’est le recul notable dans les territoires des services publics en général et du service public ferroviaire en particulier. L’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs ne fait qu’accentuer les défaillances de l’offre de transport. Le bilan de R. Muselier
est catastrophique: 23% de TER en moins, la multiplication par 7 de l’abonnement transport pour les jeunes.
Il y a une réelle urgence à annuler les appels d’offres pour les lots ferroviaires de notre région. Nous voulons une convention de qualité pour les usagers, signée avec la SNCF.
Nous devons réhumaniser les gares et les trains pour assurer la sécurité, la régularité, l’accueil et l’information, la vente et la sureté de la population.
Nous voulons proposer un plan de transport intermodal et complémentaire sur tout le territoire régional avec une tarification simplifiée et allant jusqu’à la gratuité.
Pour avoir moins de pollution et d’embouteillages sur les routes, il faut entretenir et développer les infrastructures ferroviaires, fluviales et maritimes pour les marchandises comme pour les voyageurs.
En concertation régulière avec la population par des comités de lignes réunis le plus souvent possible.
Nos montagnes et notre littoral doivent être reconnectés avec des trains quotidiens, fiables et sûrs avec de la présence humaine à bord.
C’est une demande des cheminots mais aussi des usagers !
Disons tous ensemble, NON, à l’ouverture à la concurrence !

Nathalie MARIN est aussi candidate aux élections régionales pour le parti communiste, elle est en 4ème position sur la liste varoise du rassemblement écologique et social avec Jean-Laurent FELIZIA.

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