Un décret adopté cette semaine en Italie prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à un million d’euros pour les bateaux de sauvetage de migrants. Ce texte octroie aussi davantage de pouvoir au ministre de l’intérieur Salvini pour mettre en place sa politique hostile à l’immigration. Les ONG, jusqu’à présent, continuent de se rendre au large de la Libye.

Le lundi 5 août, le Sénat a adopté le nouveau décret sécurité porté par Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur de la Ligue. « Depuis un an, il y a une criminalisation de nos activités, ce n’est qu’une étape de plus de ce gouvernement, le passage d’une loi contraire au droit international », constate Gatti.

Avec ce « décret sécurité bis », qui s’ajoute à une première loi de sécurité adoptée en novembre 2018, le ministre de l’intérieur, connu pour ses positions hostiles à l’immigration, durcit sa politique répressive à l’encontre des humanitaires qui viennent en aide aux migrants. Il garde en tête l’action de Carola Rackete, la capitaine du navire Sea-Watch 3 qui avait accosté en Italie sans autorisation avec des réfugiés à son bord. Elle avait été arrêtée le 29 juin, puis libérée le 2 juillet.

Précédemment adopté par la Chambre des députés, ce décret est passé avec 160 voix pour et 57 contre à la chambre haute. Le ministre Salvini s’octroie ainsi des pouvoirs élargis et pourra dorénavant « limiter ou interdire » l’entrée de navires « en transit ou en stationnement » dans les eaux italiennes. Les bateaux d’ONG y pénétrant sans autorisation pourront écoper d’une amende allant de 150 000 à un million d’euros, contre 50 000 euros auparavant. Leurs capitaines pourront être arrêtés et leur navire saisi immédiatement.

Le décret doit encore être ratifié par le président italien, Sergio Mattarella. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU s’est d’ores et déjà dit « inquiet » de ce décret, mardi, soulignant que les ONG « jouent un rôle inestimable » dans le sauvetage des migrants en mer. Matteo Salvini a quant à lui exprimé sa satisfaction. « Le décret sécurité octroie plus de pouvoirs aux forces de l’ordre, plus de contrôles aux frontières, plus d’hommes pour arrêter les mafieux », a-t-il réagi lundi sur Facebook, l’un de ses principaux canaux de communication. 

Pour les communistes notre responsabilité est d’accueillir les migrants avec dignité et dans le respect de leurs droits, fixés par des conventions et des traités internationaux trop souvent oubliés ou détournés par les mêmes États qui les ont ratifiés.

Force est de constater qu’une majorité d’États refusent d’assumer leurs responsabilités. On continue à assister à la mise en place de politiques répressives de dissuasion migratoire, d’expulsions massives, de renvoi de responsabilité aux pays d’origine, de collusion avec des régimes et des groupes criminels nourrissant le racisme, la xénophobie.

Il faut en finir avec cela !

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