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L’EMPLOI :

LA QUESTION CENTRALE DANS l’AFFRONTEMENT AVEC LES FORCES de L’ARGENT !

La France connaît une explosion actuelle des profits : rien que sur le premier semestre 2021, 60 milliards d’euros de profits des grandes entreprises du Cac 40, soit 41 % de plus qu’au premier semestre de 2019, la période de référence avant Covid. 137 milliards de profits pour les entreprise du CAC 40 sur toute l’année 2021.

C’est une performance exceptionnelle pour les capitalistes !

Cet argent est redistribué massivement en dividendes et rachat d’actions, c’est-à-dire dans la sphère financière : cette redistribution aux actionnaires représente en moyenne 80 % des profits du Cac 40 sur la période de 2005 à 2019, avec des cas exemplaires d’entreprises comme Vivendi qui distribuent sur ces 15 années 3 fois plus que leurs profits, ou Engie 2 fois plus, grâce aux ventes de filiales !

Il résulte de cette folie une crise d’efficacité productive et de rentabilité de ce capital suraccumulé, à laquelle la réponse capitaliste est d’accentuer toujours plus la pression sur l’emploi, les salaires et la formation, alors même que les conditions technologiques actuelles, avec la révolution informationnelle, requièrent une part croissante d’opérations intellectuelles et un développement sans précédent des capacités humaines.

Tel est le fond de la crise systémique d’une économie dominée par la logique du capital.

Les nuages s’amoncèlent, car la crise n’a pas le Corona virus pour cause. Elle est bien plus profonde. Le gouvernement et les médias dominants se gargarisent de la « performance exceptionnelle » de l’économie française dont le PIB a augmenté de +7% en 2021. Mais cela n’a rien d’exceptionnel : après un recul historique (-8%) croître de +7% nous amène -1,6% en-dessous du niveau de richesses créées en 2019. On comprend mieux la montée inédite de la pauvreté que nous avons observée. Et derrière le 7% de croissance du PIB, la consommation n’a, elle, progressé que de 5% tandis que l’investissement des entreprises a augmenté de 12%. Mais pas leur emploi ! L’emploi ne se trouve que 1% au-dessus du niveau de 2019 et, si l’on retire le chômage partiel (en ETP), il se situe -1,9% en-dessous ! Bien loin d’un véritable recul du chômage, c’est à sa diffusion que l’on assiste. De l’autre côté, et en conséquence, la croissance financière a continué à s’envoler, avec un CAC 40 en hausse, lui, de 29% après -7% en 2020. Cela renforce encore sa pression pour prélever sa dîme sur la production, contre les salaires et l’emploi, contre les dépenses publiques et sociales.

Derrière les rodomontades du ministre Bruno Le Maire sur l’ampleur de la reprise et sur la réduction du taux de chômage, la réalité est tout autre. Ce qu’on appelle le « halo du chômage », c’est-à-dire les chômeurs qui ne cochent pas toutes les cases exigées pour entrer dans la catégorie officielle du chômage au sens du BIT (Bureau International du Travail), est évalué statistiquement par l’Institut national de la statistique : cela représente 6% de la population active. On est donc à 8 + 6 = 14 % de chômage effectif.

Si l’on ajoute les personnes recensées en temps partiel contraint, qui est à 8,2 %, on est à plus 21 % de la population active en non-emploi ou sous-emploi. Derrière les discours sur la réindustrialisation et la souveraineté économique, les stratégies actuelles du capital accélèrent en réalité la désindustrialisation du pays.

Des capacités productives et des compétences humaines sont en train d’être mises hors-jeu, de façon peut être irréversible….

Ce qui obère l’avenir, en particulier la prise à bras le corps de la transition écologique !

Plus près de nous, à La Seyne sur mer, le groupe CNIM est en train d’être vendu à la découpe comme nous le redoutions, et avec les conséquences catastrophiques que cela va avoir sur l’emploi.

Au mois de mars après que l’Etat a injecté de l’argent pour maintenir à flot CNIM, nous incitions à rester vigilants (Communiqué du 6 mars 2021).

CNIM est l’exemple par excellence des conséquences catastrophiques des politiques libérales sur l’emploi.

Contrairement à la droite locale et à la première magistrate qui toujours prompte à prendre la pose s’était félicitée du sauvetage de CNIM, tout comme le premier adjoint qui s’en remettait au marché ne recevront pas un prix d’économie. Force est de constater que malheureusement nos craintes s’avèrent fondées. Nous y sommes le marché, le capitalisme a fait son œuvre.

En 2019, la société a été divisée en 7 holdings ce qui préfigurait la vente à la découpe que CNIM est en train de subir

La partie informatique est cédée à FORTIL.

Sun Cnim (centrale solaire Thémis) est en vente.

Lab traitement de fumée serait repris par Martin (Allemagne) actionnaire minoritaire de CNIM.

Bertin a déjà été cédé.

Backok (chaudière) serait en vente

CSI (Tubes lance missile, pont flottant, nucléaire civil et militaire…) en vente mais avec droit de véto de la DGA.

 EPC (partie environnement, usine d’incinération et énergie) est en redressement judiciaire, 312 emplois sont concernés. C’est la branche où il risque d’y avoir le plus de casse sociale. Trois offres de reprise ont été déposées au tribunal de commerce. Dans le meilleur des cas pour l’instant l’offre de CMI France indique la reprise de 200 contrats de travail.

Voilà le constat à l’instant t.

Nous rappelons que depuis le début des déboires de CNIM, nous avions demandé que l’Etat apporte son soutien et prenne le contrôle y compris via une nationalisation temporaire. Malheureusement si l’Etat, donc le contribuable a bien mis plusieurs dizaines de millions d’euros, il a laissé la main aux banques avec le résultat que l’on connaît.

Elles sont encore dans toutes les têtes les déclarations victorieuses de M. Falco et de Mme Bicais ! Le bilan de leurs interventions est accablant !

Nous demandons la mise en place d’une commission parlementaire pour avoir un droit de regard sur l’utilisation de l’argent versé par l’Etat, des dizaines de millions d’euros avec quel contrôle ? Les citoyens ont le droit de savoir comment a été utilisé par le patronat leur argent pour arriver à ce désastre.

Les salariés de l’entreprise doivent obtenir des droits et des pouvoirs nouveaux sur la gestion de leur entreprise. C’est une question majeure à débattre dans le pays à l’occasion de ces élections présidentielle et législatives.

L’Etat n’a pas voulu aller contre les forces du capital, c’est un choix politique.

Nous faisons d’autres choix politiques c’est d’ailleurs la proposition N°11 du programme des jours heureux portés par Fabien Roussel. » Les aides publiques aux entreprises seront suivies et démocratiquement contrôlées ».

Depuis plusieurs mois, nous avons appelé comme la CGT la tenue également la tenue d’une table ronde en préfecture là aussi nous sommes en cohérence avec le programme des jours heureux et sa proposition N°5 où nous proposons des conférences permanentes départementales et régionales sur l’emploi, la formation, la transition écologique.

Concernant la partie CSI qui concentre les savoirs faires liés à notre défense nationale nous demandons instamment sa prise de contrôle par l’Etat et la création d’un pôle public national de défense.

Pourquoi le PCF se prononce pour un pôle public national de défense ?

Car il faut à notre pays une industrie nationale d’armement qui corresponde aux besoins de nos armées, et non à ceux du marché export. C’est le chef d’Etat major de la marine, l’Amiral Vandier qui déclarait dans le magazine « MER ET marine » en parlant du gabarit des frégates Intermédiaires (FDI) : « un choix qui a été dicté par des considérations liés au marché export »

Tout comme les autres secteurs d’activité, le secteur de la défense a fermé des ateliers des usines, délocalisé des fabrications c’est le mythe des entreprises sans usine. On voit ce que cela donné dans le secteur industriel de la santé, pas de masques, pas de gel, pas de vaccin nous étions en guerre sanitaire paraît-il. Demain si notre pays est confronté à un conflit armé, où irons-nous approvisionner en munitions de petit calibre : en ISRAËL ? pour les fusils d’assaut en Allemagne ? en Autriche pour les armes de poings ? Irons nous faire réparer nos navires en Italie ?

Il faut reprendre la main sur l’argent et donc sur le capital. C’est en ce sens que nous proposons la création d’un pôle bancaire public avec la nationalisation d’AXA, de La BNP, de la société générale pour que l’argent soit au service de l’humain et non l’inverse.

Les communistes n’obtiendront pas ces mesures seuls, l’intervention des syndicats, des salariés, des citoyens est déterminante.

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