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Pour un nouvel âge de l’énergie, une nouvelle génération du service public

Les questions énergétiques sont plus que jamais au cœur des enjeux de société.

Plus que jamais parce qu’elles l’ont toujours été, de la maîtrise du feu à l’invention de la vapeur, en passant par la roue.

Mais la crise écologique majeure que traverse notre planète pose cette question de manière nouvelle et aigüe. Nous avons besoin d’énergie pour nous déplacer, nous chauffer, communiquer, produire, nous alimenter…

Les questions énergétiques embrassent des pans entiers de notre vie. Elles sont la cause majeure d’émission de CO2. Pour notre pays, 75 % de l’énergie consommée provient d’une énergie carbonée, 25 % d’une énergie décarbonée, pour l’essentiel l’électricité.

Dans le même temps, 5 millions de foyers en France vivent dans la précarité énergétique, entrainant souvent des problèmes de santé. La crise de la Covid a mis en évidence la réalité de la désindustrialisation de notre pays, que ce soit avec le manque de masques ou les pénuries de médicaments. Ce n’est là que le sommet émergé de l’iceberg de cette réalité. Si une prise de conscience appelle à une relocalisation d’un certain nombre de productions, si nous souhaitons une relance industrielle forte dans notre pays, alors les besoins énergétiques iront croissants.

Il y a et il y aura donc, dans l’ensemble, besoin de plus d’énergie dans notre pays.

Pour répondre à la contradiction entre ce besoin et la production de carbone, l’électricité décarbonée est aujourd’hui la réponse évidente. D’autant plus évidente que cette électricité décarbonée est déjà très largement majoritaire dans notre pays, en premier lieu avec le nucléaire, mais également l’hydraulique, le solaire ou l’éolien.

Le mix énergétique français tel que construit au fil de l’histoire est sans aucun doute un modèle en la matière, même si des critiques peuvent être émises. La production française répond aux besoins de la population française, avec les limites évoquées, mais également à celle de nos voisins, en premier lieu allemand.

La France reste le premier exportateur d’électricité en Europe.

Autrement dit, les décisions sur le devenir de notre électricité peuvent avoir des conséquences à Berlin comme à Madrid, comme l’arrêt du nucléaire allemand a eu des conséquences directes en France.

Notre pays est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les décisions qui seront prises dans les six mois qui viennent, tant pour EDF mais également pour General Electric, peuvent être lourdes de conséquences. Conséquences sur la souveraineté énergétique de la France, par là-même sur la lutte contre le réchauffement climatique, mais également sur l’emploi lié à l’industrie électrique dans notre pays.

C’est donc le développement même de notre pays qui est posé.

Face à cet enjeu, il faut être en capacité de porter un projet pour le devenir énergétique de notre pays à la même hauteur que ce que nous avons été capable de faire en 1946 au moment de la reconstruction de la France avec la création d’EDF et GDF par Marcel Paul ministre communiste.

Face à cette attaque frontale du capital contre un service public majeur de notre pays, il faut être en capacité d’apporter une réponse cohérente qui montre qu’une autre voie que celle de la rentabilité peut exister. En premier, parce que ce qui dicte notre démarche est celle de la réponse aux besoins et à la décarbonation de la consommation énergétique. Or ces besoins vont être immenses à l’avenir. Il faut, bien sûr, viser aux maximum les économies d’énergie, c’est cas notamment dans le cadre de l’habitat. Aujourd’hui, les rénovations de l’habitat sont très en dessous de nos possibilités et des exigences de la lutte contre le réchauffement climatique.

Il faut donc inlassablement répéter que la politique en la matière n’est pas à la hauteur des discours du gouvernement. Mais ces économies faites, les besoins n’en demeureront pas moins immenses. C’est vrai pour les 5 millions de foyers vivant dans la précarité énergétique, mais c’est vrai aussi si nous voulons mettre en œuvre une politique de développement industriel sur notre territoire.

Enfin c’est vrai si nous voulons à terme remplacer les énergies carbonées par de l’électricité décarbonée. En prenant le seul exemple des déplacements, les solutions se font jour pour que demain, nous puissions remplacer le moteur thermique, que ce soit avec les voitures électriques à batterie lithium ou demain avec des voitures, bus, camions à hydrogène.

Dans un cas comme dans l’autre, il faudra produire de l’électricité. Nous arrivons aujourd’hui à la maturation de certaines technologies, d’autres demanderaient encore quelques années de recherche, ce qui est le cas du projet Astrid qui permettrait le développement de réacteur de 4e génération. Cette quatrième génération permettrait, entre autres, de produire de l’électricité en utilisant les déchets nucléaires, nous assurant ainsi 1000 ans de production. Il y a donc urgence à relancer la recherche et développement, en y impliquant tous les acteurs concernés. Le mix énergétique, tel que nous le préconisons.

Le PCF agit pour un mix énergétique diversifié, prenant en compte le niveau de maturité des différentes technologies, leur bilan énergétique et écologique sur tout leur cycle de vie : fabrication, utilisation, démantèlement, recyclage, et privilégiant les moins émettrices de CO2. C’est tout particulièrement vrai pour l’énergie électrique dont le stockage indirect reste difficile et coûteux, nécessitant de mobiliser différentes sources de production. Nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables, au côté de notre mix énergétique historique, d’origine nucléaire et hydraulique. »

Mais autant se le dire tout net, oui il faut un mix énergétique, oui nous devons utiliser toutes les potentialités qui nous sont offertes, le solaire, l’éolien, mais il n’y aura de transition énergétique réussie sans utiliser toutes les potentialités de l’énergie nucléaire. C’est vrai en France, mais aussi à l’échelle mondiale. Ce débat, nous devons l’avoir avec la population mais aussi avec nos partenaires européens.

Plus que jamais dans ces circonstances, l’outil « service public » est la réponse pertinente pour répondre à l’ensemble des besoins.

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